D’abord, il y a la terre.
Ou bien, d’abord, il y a l’éther.
L’ayurveda, c’est un peu comme la poule et l’oeuf, mais comme c’est la tortue qui vous en parle, on fait la version végétale.
Bref. Pour ceux qui sont un peu familiers avec l’ayurveda, vous êtes dispensés de lecture.
Ou invités à faire des commentaires sur ma traduction approximative et réductrice de l’ayurveda – comme j’adore les critiques, je dirai que tout ce que j’ai écrit, on me l’a appris, ou bien j’opterai pour l’argument de l’hypoglycémie (et vous savez bien que Vata en hypoglycémie perd vite de sa capacité à se concentrer- qu’il a déjà assez faible).
En résumé, si vous trouvez que je raconte n’importe quoi, vous avez sûrement raison, et heureusement qu’il y a des bouquins sérieux pour nous expliquer l’ayurveda, sinon on ne serait pas rendu.
Enfin, pour ceux qui n’y connaissent rien, je vous invite à le lire quand même, parce que si ça ne vous apprend rien on pourra quand même se marrer un peu.
Je disais donc, d’abord il y a la terre- prithivi. La matière brute. La stabilité, l’ancrage.
Ou bien d’abord il y a l’éther- akash. L’espace. La vibration du vide.
Au milieu de tout ça, on a des éléments qui se baladent.
De l’air, du feu, de l’eau.
L’air, vayu, le mouvement.
Le feu, tejas, l’énergie créatrice, la transformation.
L’eau, apas. La fluidité, la cohésion.
Tout, absolument tout ce qui peut exister dans l’univers est constitué de l’ensemble de ces éléments.
La feuille d’un arbre, une chenille, un ballon de foot, et nous.
Dans chaque élément du monde, on retrouve ces cinq états de matière, organisés selon différentes combinaisons.
C’est ce qui est absolument magnifique avec l’ayurveda: prendre conscience que je suis faite des mêmes éléments que le reste de l’univers.
Pour moi, c’est ce qui explique tout. Que l’homme est loin d’être le centre de l’univers.
Il est un microcosme, soumis aux mêmes lois que le reste du monde.
Qu’il est influencé directement par son milieu, son environnement, mais aussi par les saisons, l’alternance du jour et de la nuit, les planètes.
L’ayurveda offre une vision systémique que la médecine occidentale ne propose pas.
D’ailleurs, l’ayurveda n’est pas seulement une médecine. C’est une approche philosophique de l’univers.
D’ailleurs bis, en sanskrit, « ayur » signifie « vie », et veda, « science ».
Pour faire simple, c’est un peu la SVT option spiritualité.
Ainsi, disais-je, ces éléments, s’organisent selon différentes combinaisons.
Disons 3, pour aller vite. Ces 3 doshas ont des noms sympathiques, et faciles à retenir, si bien qu’on garde l’impression de parler de potes de lycée quand on les évoque.
[box type= »tick »]Vata est constitué de l’élément éther et de l’élément air.
Comme c’est un malin, il s’est pris d’emblée les états de matière les plus subtils, alors il est super léger.
Vata, c’est le mouvement, la subtilité, la finesse dans toute sa splendeur. Ce qui n’est pas tout le temps facile quand il faut garder les pieds sur terre.[/box]
[box type= »tick »]Pitta, c’est le feu et l’eau. L’énergie. Il cartonne. Il dépote. Il tranche.
On ne plaisante pas avec Pitta. Il taille dans le tas. C’est un costaud.[/box]
[box type= »tick »]Enfin, Kapha, l’eau et la terre.
Tranquilou Kapha, il est solide et bien ancré dans le sol.
Un peu lourd du coup, donc il a un peu du mal avec le changement.[/box]
Ce qu’il faut garder en tête, et c’est pour ça que j’ai voulu parler de la poule et de l’œuf, c’est cette complémentarité. Cet aspect circulaire.
On parle d’élément subtil, d’élément grossier, mais il n’y a pas de jugement de valeur.
Si on enlève un élément, on bouleverse l’équilibre de l’univers.
Aucun dosha n’est ainsi meilleur qu’un autre.
C’est primordial à comprendre.
L’observation neutre, c’est la clé.
Ce qui apporte un jugement de valeur, un aspect +/-, c’est notre regard.
Pas la valeur intrinsèque des choses.
De cette manière, parce qu’on a été élevés dans un bain culturel qui nous enseigne que la matière brute, c’est vil, et que l’esprit, c’est noble, on peut vite penser que le must, c’est l’éther et que franchement, la terre, on peut bien s’en passer.
D’ailleurs, il suffit de regarder la valorisation des métiers intellectuels à côté de celle des métiers manuels pour s’en rendre compte.
Mais je digresse, je digresse.
Revenons à notre poule. Ou à l’œuf, pour parler de la suite.
Chaque individu, à sa naissance, est constitué d’une part variable de ces trois doshas.
C’est ce qu’on appelle la Prakriti.
Cette Prakriti, dès la naissance, commence à entrer en confrontation avec son environnement.
Il y a les cycles naturels, bien évidemment, mais aussi,l’endroit de la planète où l’on vit, notre éducation. Notre milieu social. Le bain culturel.
Tout ça tout ça.
En fait, l’ayurveda et Bourdieu, c’est pareil.
Pardon.
Ces interactions, elles font que rapidement, on entre en déséquilibre. Voici Vikriti qui arrive.
Le déséquilibre, je vous crois suffisamment sensés pour comprendre d’emblée que c’est MAL.
Ah non. On a dit pas de jugement de valeur.
Bon. L’ayurveda nous dit « L’état de santé, c’est l’état de l’être fermement établi en soi »…
Forcément, le déséquilibre, c’est ce qui nous fait vaciller, voire tomber. Ce qui nous empêche d’être fermement établi en nous-même.
Donc c’est MAL.
Ah non. Toujours pas.
Enfin bref. C’est du funambulisme.
Arrivée à ce stade, je me pose et je compatis.
Si vous n’avez rien compris et que vous voulez lire un article plus sérieux, vous avez celui-là qui est très bien fait.
Vous pouvez aussi faire ce test pour avoir un premier aperçu de votre constitution.
En attendant, je vais me faire cuire un oeuf.
Enfin non. Je vais plutôt me faire un houmous.